Je vous parlais l’autre fois des vêtements et du fait de se débarrasser (ou non) de certains de nos vêtements fabriqués à l’aide de cuir, de laine ou encore de soie lorsque nous devenons vegane.

Et du coup, j’ai eu envie de pousser la réflexion plus loin autour d’un sujet souvent controversé : le cuir VS le cuir synthétique (voire végétal)

On a toujours tendance à s’indigner en tant que vegane autour du cuir animal (ce qui me semble logique finalement, parce que l’animal souffre)

Et en tant que non vegane, on s’indigne du fait qu’écologiquement, le synthétique ce n’est pas la joie non plus, donc c’est bien beau de faire des leçons de morale, mais c’est pas jojo non plus le synthétique.

Mais qu’en est-il vraiment?? Que faire? Quoi penser?

Je vais essayer d’être la plus complète possible afin de vous donner toutes les pistes de réflexion sur le sujet.

Cuir animal

Le cuir peut être issu de plusieurs animaux. Parmi les cuirs animaux, les plus courants sont issus de la vache, le porc, le serpent, l’alligator, le veau, la chèvre et j’en passe (et des meilleures). Si on va du côté de l’Asie et de l’Inde, on peut même trouver du cuir de (attention, tenez vous bien) CHAT & CHIEN ! Bah oui tiens, c’est si original, tant qu’à faire.

Et attention, la plupart des cuirs que vous achetez ne sont pas des cuirs européens, donc vous avez peut être sur vous, un manteau avec du cuir de chat ou de chien puisque les plus gros producteurs se trouvent en Inde ou en Asie, main d’oeuvre moins chère (et oui, un éternel recommencement #fastfashion is back même dans le domaine de la fourrure)

Et je ne vous parle même pas des conditions de traitement des animaux qui sont tout juste abominables.

Le cuir animal c’est donc :

♥ La plus grosse industrie de produit derivé de la viande. Avec en tête du plus gros exportateur (attention roulement de tambours : LA CHINE!). Et je dirais même qu’il n’est finalement pas un produit dérivé de la viande, mais bel et bien un bien commercial à lui seul.

Pourquoi la Chine à votre avis? Parce qu’avec le règlement REACH*, il faut bien contourner ces règlementations pour pouvoir produire et faire .. du profit !

« Le cuir représente en moyenne 40% des profits tirés de l’animal »

♥ Plus d’un milliard d’animaux tués chaque année. Et puis bien sûr, comme je vous l’ai signalé au dessus les conditions, c’est pas jojo. Imaginez une opération du coeur de votre enfant sans anésthésie, ici, c’est pareil, l’animal est parfois dépecé vivant. VIVANT LES GARS. Ils ont le temps de voir ce qui a été fais à leurs « amis » juste avant…. Imaginez le choc psychologique (croyez le ou non, les animaux RESSENTENT et COMPRENNENT)

♥ Environ 90% des travailleurs de tanneries décèdent pour seule et unique cause leur emploi occupé dans les tanneries (conditions de travail affreuses dûes à l’utilisation de produits toxiques pour la santé tous les jours d’une vie) : en contact avec le chrome, des solvants lourds, insecticides, épilation à l’arsenic, … mais pas que ! Les machines utilisées sont dangereuses, et dans certains pays, jamais entretenues comme elles le devraient (c’est même le cas des travailleurs en tanneries d’industrie de luxe où des ouvriers se sont retrouvées mains / doigts coupés)

♥ Toujours les mêmes problèmes liés aux salariés et leurs conditions de travail : faibles revenus pour des cadences de production ….. intenables!

♥ La pollution dûe à la production de cuir animal est effroyable : chaque jour, presque 400 kg de charges polluantes sont rejetées dans nos eaux à cause de cette production. Mais pas que, le cuir est aussi à l’origine de la déforestation, liée à la production de fourrage pour l’alimentation des animaux.

ATTENTION ARGUMENTS NON ACCEPTES

  1. Ma maman a longtemps acheté de la vraie fourrure, j’avais beau m’indigner, trouver ça abominable, me révolter, elle a longtemps fermé les yeux. Elle avait toujours cet argument que l’on entend souvent (pour le cuir également) : « Mais Virginie, l’animal a été tué pour sa viande, du coup, ils utilisent sa peau de toute façon, plutôt que de la jeter, ça fera moins de gaspillage au moins » ……… NO – COMMENT !
  2. Le cuir animal est une matière plus noble et aussi plus durable que le cuir synthétique fabriqué à base de matières polluantes (#lepétrôle) : et bien non, vous allez le voir, juste en dessous, le cuir c’est ULTRA POLLUANT !

Les procédés de fabrication ultra polluants : le tannage ! Pour produire une tonne de cuir, c’est 20 à 80m3 d’eau – soit l’équivalent d’environ 20 000 à 80 000 baignoires remplies d’eau  qui sont utilisées. Rien que ça.

Un danger pour votre santé : les éléments toxiques utilisés pour la fabrication de votre pièce en cuir – une fois entre vos mains, peuvent vous intoxiquer et provoquer des réactions allergiques virulentes chez les personnes sensibles.

Cuir animal … au tannage végétal = CUIR VEGETAL.

Au vu des nombreuses polémiques autour de la production de cuir, de nombreuses marques ont voulu faire des efforts en produisant un cuir animal, certes, mais avec l’utilisation du tannage de façon végétale. Cette production ne représente que  5% du cuir, donc quand bien même ce serait une révolution, on a envie de vous dire que les efforts sont bien trop peu nombreux.

On pourrait en apparence croire que c’est tout beau tout rose pour l’environnement, le mot « végétal » fait tellement rêver, il fait penser au vert, au respect de notre planète. Etc.

Et bien, détrompez vous, le cuir animal au tannage végétal est tout aussi nocif pour notre petite planète.

Pourquoi?

Parce qu’il consomme AUTANT de ressources et de temps.

Alors, meprenez vous, le cuir végétal est bel et bien du cuir. Donc quand vous achetez du cuir végétal, même chez une marque éthique comme Veja… c’est du cuir. C’est simplement le procédé de tannage et donc de teinture qui change et qui permet l’appelation de cuir « végétal » !

Simili cuir & autres alternatives veganes

♥ Le simili cuir, ou le skaï selon le terme que tu préfères, est un « cuir » artificiel né non pas de la peau tannée des animaux mais du plastique à base de produits pétroliers et chimiques, versés dans des cuves de mélange métallique. On y  injecte tout un tas de trucs pour stabiliser la solution (entre autres), ensuite on y rajoute de la teinture, on mixe, on enduit pour lisser et on obtient donc le simili.

Ce qui pose problème dans ce cas, c’est le mot pétrôle. On est bien d’accord. Et ire que le pétrole ne tue pas, ce serait bien mentir. Son extraction est ultra dangereuse pour les populations qui le récolte et c’est aberration écologique.

J’ai trouvé un chiffre qui prouve, cela dit, que la production de simili cuir engendre un impact écologique moindre que celle du vrai cuir.

En effet, il semblerait que :

  • Pour 1 kilo de simili cuir, on émet 4kg de C02
  • Pour 1 kilo de cuir, 910 kg de C02 (élevage), 6kg (tannage) et 14000 litres d’eau……

Alors, je crois choisir mon camp. Sauver les animaux, et limiter les émissions énormissimes et le gaspillage des ressources en choisissant le simili ou au mieux, les alternatives végétales.

♥ Et oui, il existe de plus en plus d’alternatives végétales, encore mieux que le simili. Plus cher à priori que le simili, mais sûrement plus qualitatif ET plus écologique. Des marques font des efforts, trouvent des alternatives de folie. Exemples : le pinatex (faux cuir à base d’ananas), matériaux recyclés (bouteilles en plastique, pneus..), le liège, et même, des champignons !

Des marques qui proposent du synthétique et/ou du végétal 100% vegane de qualité?

Je ne pouvais pas vous quitter sans vous proposer une petite sélection  (vêtements et sacs) de « cuir » synthétique/vegane de qualité sans aucune souffrance animale. Allez, enjoy et attention au porte monnaie !

Jean Louis Mahé Vegan
Avesu (site sur lequel vous trouverez des marques veganes telles que Good Guys)
Will’s Vegan Store
Stella McCartney
Wilo Store
♥ Matt&Natt
♥ Bhallot
♥ Camille

Alors, convaincus?

*REACH est un règlement de l’Union européenne adopté pour mieux protéger la santé humaine et l’environnement contre les risques liés aux substances chimiques, tout en favorisant la compétitivité de l’industrie chimique de l’UE. Il encourage également des méthodes alternatives pour l’évaluation des dangers liés aux substances afin de réduire le nombre d’essais sur animaux. 

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