Cela fait des mois que j’ai cet article en brouillon et, vu que les questions sont finalement de plus en plus nombreuses à ce sujet sur mes différents réseaux je me dis que c’est le moment de le reprendre et d’aller le publier.

En tant que voyageuse amoureuse des découvertes, du plaisir que procure un voyage à l’autre bout du monde, en Europe ou ailleurs, MAIS ayant une conscience écologique, je suis chaque année face à un dilemme lorsque je songe à partir de chez moi pour découvrir un pays.

Voyager apporte beaucoup, humainement, mais pourtant, voyager pollue. Et c’est là que le dilemme intervient et que tout se complique.

Pourquoi voyager pollue : le transport.

Un aller retour Paris New-York c’est l’équivalent de presque une tonne de Co2 par passager. Et là, je compte que j’ai déjà été 7 fois à New York. Tu fais le calcul?

En 2000, l’avion représentait 2,5% des émissions mondiales de CO2. Et au vu de l’augmentation du tourisme dans le monde, je n’ose imaginer les chiffres 20 ans après, c’est à dire aujourd’hui.

Cela, ça cause l’augmentation progressive (mais trop rapide) de la température moyenne à la surface de la Terre (ce qui explique les températures de ces derniers mois dans pas mal de régions de la France, par exemple.)

Et cela ne fait qu’augmenter depuis 1960, sans cesse (source : NASA)

Alors, oui, voyager beaucoup en avion (mais pas que) a plus d’impact que l’on pense.

  • Fonte de la banquise / glaciers
  • Elevation du niveau de la mer
  • Les océans qui s’acidifient et se réchauffent
  • Augmentation des incendies (feux de forêts en hausse, en Californie par exemple) et innondations

Le transport de manière générale représente 27% des émissions de CO2… en tête face au reste !

Mais l’avion n’est pas le seul coupable, effectivement. Il existe aussi le bateau (bien que moins réputé pour polluer car nous n’y pensons pas). Par exemple, j’ai lu qu’un paquebot de croisière « moyen » pouvait consommer près 2.000 litres de carburant par heure de navigation, ou 700 litres une fois amarré puisque même amarré le bateau est toujours en activité et donc pas complètement éteint.

La voiture, elle aussi, car nous l’utilisons beaucoup  en voyage (notamment dans des pays ou il est difficile de rejoindre certains villages pour faire nos roadtrip et ou c’est plus pratique) en fonction de la voiture utilisée, du type d’essence, de la consommation de la voiture elle-même

Pourquoi voyager pollue : alimentation, logement, numérique & more

La façon dont on voyage pollue, et cela ne s’explique pas que par le transport et l’avion. Car tous nos gestes ont un impact, nous le savons bien quand nous sommes chez nous

  • L’alimentation : si vous mangez de la viande, votre emprunte carbone est plus élevée et l’utilisation des ressources pour fabriquer de la viande est plus élevée que pour la nourriture végétarienne (légumes, légumineuses) ce qui fait que votre alimentation omnivore en voyage est aussi très importante. Un kilo de bœuf représente environ 40kg de gaz à effet de serre. Favorisez la nourriture végétarienne même si vous ne l’êtes pas au quotidien peut réduire votre emprunte en voyage, et ça peut être un défi personnel.
  • Les achats sur place : selon ce que vous décidez de consommer sur place, comme par exemple des achats mode, textile ou autre, les émissions sont plus ou moins élevées. Par exemple, aller dans une enseigne de fast fashion en vacances et acheter, c’est néfaste, choisissez un petit créateur local, c’est nettement mieux.
  • Le logement : c’est toujours le dilemme. Les hôtels, pas connus pour être hyper écolos, surtout s’ils sont du genre à vous donner des trucs en plastique non utiles et qu’ils sont en mode surconsommation. Favorisez des logements plus éthiques, des airbnb, des lieux un peu originaux où la consommation est minimale : désert, cabane etc.
  • Le téléphone, les données cellulaires et le web : on l’ignore encore trop souvent mais oui, utiliser des datas émet du C02 de manière plus ou moins fortes, chaque mail stocké, chaque envoi génère des effets néfastes sur la planète. Profitez du voyage pour déconnecter (autant que faire se peut, je sais, je suis très mal placée sur ce sujet). Les réseaux et les appareils produisent environ 2 % des émissions de CO2 au niveau mondial.
Et moi dans tout ça?

Je suis loin d’être parfaite, je voyage régulièrement chaque année, mais à chaque voyage je réduis mon impact, en trouvant des solutions et en faisant mon maximum (les solutions et conseils arrivent plus bas) afin de « moins culpabiliser » mais surtout de rester logique. Voyager ok, mais je reste fidèle à mes valeurs un minimum alors hors de question d’abandonner mes habitudes en voyage.

Je ne suis pas encore prête à franchir le cap du 0 avion pour voyager, soyons clairs, ça demande une réelle organisation, encore plus poussée que lorsque l’on prend un avion qui nous amène d’un point A à un point B en toute « tranquilité »

Je franchirais probablement le cap une première fois pour tester, mais pour le moment la plupart de mes voyages (je dis bien la plupart car ce n’est pas systématique) se font en avion (voyages lointains principalement)

Comment réduire son emprunte carbone en voyage?

Alors il y a des solutions. On peut réduire son impact, et faire de son mieux.

Voici mes conseils et astuces que j’applique lors de mes voyages autant que faire se peut (car comme dans la vie de tous les jours, il y a des situations où c’est parfois plus compliqué)

  • Je mange vegane, ce qui aide beaucoup niveau alimentation et émission de GES (gaz à effet de serre) et je ne fais que très rarement l’impasse. Sauf si par exemple je ne savais pas qu’il y avait de l’oeuf ou du lait et de la crème. Pas de gaspillage. Mais pour éviter des problèmes je pense à demander
  • J’ai toujours ma gourde filtrante ou normale avec moi : en fonction du pays, la gourde Lifestraw ou Qwetch sont mes amies. ADIOS PLASTICO et bouteilles en plastique !
  • J’ai une paille en inox et je demande à ce qu’on ne me mette pas de paille, il arrive évidemment que certains serveurs n’aient pas compris, ou le mettent quand même par mauvais reflexe, mais demandez n’hésitez pas, vous pouvez même expliquer la démarche.
  • Je ne vais pas dans des enseignes de fast fashion, je réduis mes achats et quand c’est le cas je favorise les petits créateurs locaux.
  • Je voyage léger et minimaliste : cela fait quelques années maintenant que je prends le strict minimum en voyage, déjà parce que le bagage est moins lourd et que c’est nettement plus agréable, mais aussi pour le poids dans l’avion. Des kg en moins c’est moins de carburant dépensé.
  • Ce que j’emporte est zéro déchet : dit plus haut, mon amie la gourde, des produits de beauté zéro déchet, des fringues éthiques, des petits sacs à vrac pour les courses etc.

Rappelez vous ma vidéo sur le sujet

  • Je mène des actions dans certains pays : en Jordanie par exemple, dans le désert du Wadi Rum nous voulions absolument donner notre petite pierre en ramassant les déchets des touristes laissés à l’abandon dans pleins de partie du désert, et armées de sacs poubelles, quelques minutes et nous enlevions les déchets de là où nous passions et dormons.
  • J’utilise des moyens de locomotion écologiques au MAXIMUM : nous avons loué une voiture deux fois en Californie, et en Jordanie. Le reste du temps tout est fait à pied à vélo en train ou en métro tram. Hors de question de prendre la voiture quand cela n’est pas indispensable. Surtout : ça fait faire des économies et ça fait faire du sport ;)
  • Quand je le peux je vais dans des destinations en train ou en bus : Bruxelles, Amsterdam etc. C’est parfois très économique avec FlixBus par exemple. Exemple : le train est plus écologique avec une moyenne de 14 grammes de CO2 par passager au kilomètre
  • Refuser les couverts en plastique dans l’avion, les serviettes, les gobelets en plastique pour votre boisson : prenez les vôtres (en bambou dans votre sac), votre serviette en tissu qui vous servira pour le voyage, une éco cup ou dans votre gourde. Petit + : un repas végétalien choisi lors de la réservation des billets.
  • Je privilégie toujours des logements plus écologiques, avec une mention d’écologie dans la description : pas de petit savon, pas de clim, dans un endroit où a priori le paysage n’a pas été détruit pour construire le logement par exemple.
  • Je ne fais aucune activité mettant en avant l’utilisation des animaux : pas de dos de dromadaire, d’élephant, pas de cirque, de zoo, d’aquarium. Je ne donne pas à manger aux animaux, ne leur fais pas peur etc.
  • Je choisis aussi des destinations plus proches : pourquoi aller si loin? As tu déjà visité tout ce qu’il y avait à faire chez toi? Voyager n’est pas une compétition.
  • Dès que je le peux, je compense mes émissions de CO2 : ATTENTION ce n’est pas une solution « durable ». Je le fais de temps en temps mais ce n’est pas parce que l’on va compenser que l’on peut plus voyager sans réflechir. Plusieurs sites officiels ou compenser (pour par exemple faire planter un arbre etc) : Carboneboreal, Carbonfund, TerrapassEcotree
  • Je voyage en économique (et oui, c’est plus écolo)
  • J’évite les escales, moins d’avions à prendre, forcément!
Conclusion

Ce sont des astuces, et évidemment, il y a des situations non controlables en voyage où ce ne sera pas toujours possible. Ne vous jetez pas la pierre quand vous voulez plutôt choisir l’avion ou que vous avez oublié votre tote bag. Faites de votre mieux et soyez déjà fiers de vous poser ces questions et de faire votre maximum, faire des efforts, repenser votre façon de voyager. Petit à petit on y vient et tout devient plus naturel pour nous !

Vous pourrez aussi, un jour, comme moi, envisager de plus en plus à faire un tour du monde écologique et zéro déchet avec un minimum d’émissions carbone, comme le fait Iznowgood actuellement avec son compagnon, et c’est tout à son honneur. 0 avion, du bus du vélo du train ! J’le ferais un jour j’le ferais !

On y croit !

Mais en attendant, si on faisait tous tout ça, toutes ces solutions, le monde irait déjà bien mieux non?

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