Aux êtres humains.

Nous sommes le 27 mars 2018. Il est 15h55. 

Je rentre de Jordanie il y a quelques heures. Et ce voyage m’ayant bouleversé, j’ai longtemps hésité avant de prendre la plume pour vous exprimer mon voyage, sous toutes ces coutures, musicalement, psychologiquement, humainement, physiquement et j’en passe. J’ai voulu attendre.

Je suis là devant mes photos de Jordanie. Et j’essaie de calmer un peu la crise de larmes qui m’envahit un peu. Si vous saviez ce que ce pays m’a fait. Bon sang de bonsoir.

Je me suis dis que tout était frais dans mon esprit, tous ces souvenirs de cette dizaine de jours en Jordanie. Alors j’ai decidé de reprendre le contrôle de mon clavier, même si je ne sais pas quand j’aurais la force de publier cet article parce que j’ai l’impression que ça signifierait presque que je dois oublier ces gens merveilleux, que je ne reverrais sûrement jamais, alors que j’ai l’impression d’être leur fille, leur soeur, à tous.

On m’avait dis : « mais tu es folle, ne va pas en Jordanie, tu as vu à côté de quels pays il se trouve, c’est pas sérieux… », encore une fois (après la Turquie, et les pays du Maghreb, on repart pour les clichés…)

Et ….. ce fut une révélation au delà de ce que j’en espérais.

Du coup, je n’avais pas envie de vous parler que des choses à faire, que des bonnes adresses nourriture ou shopping ou des merveilleux paysages, parce que ce voyage c’est, avant toute chose, des rencontres, des rencontres d’êtres humains absolument exceptionnels qui ont changé ma vision de voir la vie, de l’envisager, de la percevoir, encore plus que ca ne l’était avant mon départ, qui ont changé ma vie. Voilà.

Tu sais, ces êtres humains là, ces êtres humains de l’ombre dont on ne parle quasiment jamais lorsque l’on rentre d’un voyage, et qui pourtant mériteraient tous une page entière à leur nom, quelque part …

Alors oui, c’est LA chose que je retiendrais de ce voyage avant toute chose, ces rencontres, et ça méritait bien un article un peu spécial. Une ôde à tous ces êtres humains croisés sur notre chemin pendant ces journées folles en Jordanie. Et vous le savez, moi j’aime l’être humain.

Voilà ce qui se cache derrière les visites, le voyage, les paysages. Il se cache des visages, des sourires, des esprits, des valeurs, des opinions, des qualités et des défauts, des larmes, des regards attendrissants, oui, des grands coeurs énormes qui m’ont offert bien plus que ce que j’espérais avant de partir.

Je vous laisse faire la connaissance de tous ces gens incroyables, merveilleux, rayonnants, souriants, joyeux, drôles, simples, honnêtes, courageux, généreux que nous avons photographiés, mon amie et moi, avec leur accord, en ayant le sourire aux lèvres ou les larmes aux yeux de tant d’amour.

A Mouneer, ce guide croisé à Jerash à l’entrée, avec ce français parfait, et ce sourire adorable prêt à nous écouter et nous parler de l’histoire de son pays, de son histoire tout court, de ses racines.

A tous ces jeunes un peu partout sur notre chemin qui voulaient prendre des selfies avec nous, qui nous ont fais des sourires sans compter, qui nous ont parfois étonnés.

Aux enfants charmeurs qui acceptaient de taper la pose au moindre instant contre un sourire avec leurs animaux, sous l’eau, dans les arbres, dans la nature, avec leurs parents, leurs amis. Hussein et ses 2 ânes, Yasmine et son petit sourire de princesse, à Mia aussi, la petite fille de deux touristes adorables rencontrés à la Mer Morte, à qui j’ai du raconter 10 histoires et qui m’a rappelé ma nièce quelques instants, avec ses airs d’eurasienne absolument magnifiques, et qui m’a fais du bien au coeur.

ces 3 jordaniens dont nous n’avons pas pris le nom qui nous ont croisé au niveau du Mont Nebo, que nous avons pris en photo, et qui, juste par bonté de coeur, ont voulu nous emmener visiter des cascades, juste pour nous remercier de notre gentillesse et d’avoir pu leur dire 2/3 mots arabe pour parler de ce beau pays.

A cette chrétienne vivant en Jordanie pour avoir partagé son expérience avec nous et pour nous avoir accueilli avec amour et dont l’accueil dans son hôtel a été absolument merveilleux.

A Jann, ce petit roots adorable qui a eu la merveilleuse idée d’ouvrir un coffee book à Madaba pour promouvoir la culture, le partage, quelle que soit notre langue, notre religion, nos valeurs, car le monde mériterait que chacun comprenne que l’union fait la force, avec qui nous avons partagé des discussions qui font réflechir.

A Ali et les quelques membres de sa famille, pour l’eau, le jus de fruits, le thé, le sourire, pour nous avoir accompagné jusqu’à notre hôtel, pour avoir partagé son histoire, son expérience, pour nous avoir fais monté dans le coffre de sa voiture juste pour nous aider à atteindre la colline, pour nous avoir fais rire, pour nous avoir emmené voir la vallée de Dana en haut de cette colline perchée, pour avoir juste voulu nous faire sourire et partager avec nous un bout de sa vie.

A Sulaiman, à Mohammed, Jabeer et tous ces êtres croisés à Dana et dont la beauté intérieure et la gentillesse dépassent toutes les espérances que l’on peut avoir sur les êtres humains.

A ces jeunes étudiantes incroyables qui ont fais rayonner la visite d’un château en ruine qui, nous ont offert quelques falafels sans rien attendre en retour, qui nous ont réclamé des selfies, nos pages Facebook; dont la bonne humeur était si communicative et dont le sourire nous a fait un bien fou.

A toutes les Sara que l’on a croisé, et surtout celle qui nous a offert ce thé à Petra et à qui nous avons acheté quelques keffieh. Pour ce petit sourire, sa bonté naturelle

A Salma. Pour ces quelques minutes de discussion. Et ce thé (oui, nous avons bu des litres de thé)

A Attalah pour son air malicieux et pour l’expérience la plus géniale de toute la Terre dans le désert du Wadi Rum grâce à son agence absolument folle, qui me donne envie de revenir chaque année revivre ce moment merveilleux, en dehors du temps.

A Metab, ce guide bedouin pour sa folie et son humour, ses expressions françaises que nous mêmes avions oublié, Frère Jacques, ses chansons à n’importe quelle heure de la journée, pour sa malice, sa jeunesse qui te fait oublier que toi tu t’approches plus de la vieillesse, pour sa compréhension, pour son écoute même quand il fait l’enfant, pour son partage, pour tout.

A Abdallah pour sa cuisine hors paire, sa douceur, sa timidité, sa gentillesse, son sourire à toute heure de la journée ou de la nuit malgré la fatigue, sa légèreté, sa conduite parfaite, sa conscience écologique, son respect, pour m’avoir défendu, protégé, fais rire, pour les bras de fer (que j’ai perdu), pour les meilleurs repas de toute ma vie.

A Mohammed pour toutes ses  blagues qui ont rendu cette première nuit dans le désert unique au monde.

A tous ces bedouins croisés sur nos chemins avec comme caractéristique indélébile ce sourire qui ne s’efface jamais de leur visage.

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Mention ultra spéciale pour nos 2 guides bédouins cités au dessus, mes êtres humains favoris de ce voyage, qui nous ont accompagnés pendant 2 jours non stop dans le désert du Wadi Rum, qui ont rendu l’expérience au délà de ce que l’on en attendait, qui me manquent terriblement, qui ont pris la place de petits frères dans mon coeur et dans ma tête.

Ces petits frères qui te protègent et que tu veux protéger à ton tour. Qui nous ont traités comme des princesses, à nous faire à manger, préparer les endroits où dormir, nous emmener partout où l’on souhaitait, et qui faisaient ça sans aucune autre envie que de faire plaisir, sans se plaindre malgré les nuits de sommeil très courtes, voire inexistantes.

A ces petits êtres humains qui me manquent beaucoup

On arrive au Wadi Rum en total inconnu, un peu stressés, avec cette petite appréhension de ne pas savoir ce qui nous attend, et sur qui on va tomber, puis, de manière inattendue, on repart avec des frères, des amis véritables.

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A ces familles, à ces valeurs d’êtres humains qui réchauffent le coeur.

A ces gens dont nous n’avons pas retenu les noms, à ceux dont nous n’avons pas demandé le nom, à ceux qui se sont arrêtés dès que nous semblions perdues dans la rue ou ailleurs, à ceux qui nous ont proposé leur hospitalité tous les 100 mètres, à tous ceux qui nous ont dis bienvenue 1 à 100 fois,  à l’accueil chaleureux, à tous ces sourires qui t’ont bouleversé et qui te faisaient répéter sans cesse dans ton petit crâne « bon sang ce que ces gens sont beaux, bon sang que je voudrais vivre ça chaque jour », à ceux qui même dans la fatigue nous ont supporté, nous et nos humeurs changeantes (enfin, surtout moi), à ceux qui acceptent nos différences, ceux qui nous ont vus sans artifice sans penser quoique ce soit de méchant, à ceux qui s’inquiétaient pour nous, à ceux qui nous ont fais rire, et ceux qui nous ont fais pleurer (de joie, et de mélancolie)….

A ces litres de thé que vous nous avez offert, à tous vos sourires en toute circonstance, peu importe votre fatigue, votre état, votre histoire…

MERCI

THANK YOU

CHOUKRAN

شكرا

& Bien évidemment, pour finir, un merci à mon amie Kim pour ce séjour absolument incroyable, je n’aurais pu rêver meilleure acolyte, crois moi. Pour ta patience, tes conseils, ton non jugement, ton calme, ta culture qui m’en apprend chaque jour, ton soutien sans failles, ta bonne humeur, et pour ce partage qui fait de toi la meilleure acolyte de voyage, et de loin.

On se dit à l’année prochaine !

 

Chers êtres humains exceptionnels, sachez que vous rendez ma foi en un monde meilleur chaque jour un peu plus forte.

Oui j’espère qu’un jour ce monde cessera de se détruire, et vous me faites croire par tout ça que c’est possible. Oui, parce que j’y crois. On en a souvent parlé ensemble pendant ce séjour d’ailleurs, on a parlé du fait que c’était si idiot de se détruire, d’utiliser les armes et les menaces, nous, ou les puissants de ce monde qui engendre encore plus cette sensation de déstruction massive et de séparation sous prétexte d’une autre religion ou de culture. On s’est dit que le tout c’était de partager, malgré nos différences.

A ce monde qui serait tellement beau si nous pouvions tous cohabiter dans un monde de différences, de différences physiques, psychologiques, de différences de jugement, de valeurs, d’opinions, sans ressentir le besoin de se détruire dès la moindre occasion.

Merci d’avoir rendu ce voyage comme le plus beau de ma vie à ce jour.

Merci de m’avoir accepté sans artifice, au naturel, sans moquerie, sans aucun regard déplacé, sans aucun mot de travers comme j’ai déjà pu le vivre dans mon propre pays.

Merci d’avoir accepté mes valeurs, mon caractère de caca qui parfois s’est laissé emporter la fatigue, mon féminisme que j’ai du mal à ranger dans ma poche, et pourtant, vous m’avez écouté, vous avez plus que tendu l’oreille, et c’est beau.

Merci merci merci car les rencontres sont celles qui me maintiennent en vie et je reviens de ce voyage bouleversée, à tout jamais.

Avec amour.

 

 

 

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