heforshe-mademoisellevi

Edit : merci à ma lectrice Milie, pour ce lien d’illustratrice qui parle du féminisme A MERVEILLE.

Parler de causes qui nous touchent, je crois que le blog c’est aussi un moyen de faire ça. Et être « visible » te donne cet avantage là, aussi. En parler, haut et fort, avec l’espoir de faire bouger les choses finalement. Puisqu’on a rien sans rien.

Il y a bien des années quand j’étais une jeune lycéenne, je prenais plaisir à prendre part dans des débats pendant mes cours d’économie ou d’histoire (même si mes notes dans cette matière ont toujours été indéniablement merdiques, don’t know why). J’aimais étudier l’évolution du monde dans lequel je vivais et dans lequel mes ancêtres ont pour la plupart vécu. J’aimais me battre pour ce droit à l’expression libre, à échanger les pour et les contre, à hausser parfois le ton avec les gens en désaccord avec mes idéaux et mes valeurs. C’est ça, ma vision de la démocratie et la chance/force de mon pays. J’ai longtemps hésité à écrire cet article, je bosse dessus depuis quelques semaines, et j’hésite à cliquer sur le bouton « publier ». Par peur, qu’on me juge, sur cette partie de moi, et qu’on me qualifie d’idéaliste qui n’obtiendra jamais ce qu’elle veut. Et pourtant j’y crois.

Il y a ce droit, tout particulièrement qui me touche, le droit des femmes. Parce que je suis une femme, et que je tiens à ce qu’on me respecte, autant que l’on peut respecter les hommes au quotidien, en tant qu’être humain. J’ai toujours eu un côté féministe en moi, aussi loin que je m’en souvienne je me battais toujours pour que mes professeurs un peu machos arrêtent avec leurs idées toutes faites sur « les femmes qui conduisent plus mal » (alors que le plus grand nombre d’accident est causé par des hommes), « les femmes gagnent moins leur vie et tout est normal » enfin, j’aimais prendre partie dans ce genre de conversation. A mon petit niveau de petite blogueuse et surtout, en tant que femme ayant vécu/connu/observé des trucs pas cools, je me suis dis qu’il fallait en parler, et que parler c’était déjà une bonne chose. Vous savez ce que l’on dit, petit pas pour l’Homme, grand pas pour l’humanité.

Il y a pourtant une femme qui parle de ce sujet qui me touche, mieux que personne. Emma, si tu me lis, sache que je t’♥, et j’espère te faire honneur à travers cet article.

Mon expérience

heforshe-mademoisellevi

J’ai toujours eu du mal avec les techniques de drague à deux francs six sous, dans la rue, comme ça. Je suis très mal à l’aise à ce que l’on peut dire de moi, quand c’est positif ou non d’ailleurs. Oui, c’est agréable et bon pour le moral d’entendre dire « hey juste, t’es super jolie » et évidemment, quand c’est dit comme ça je ne me révolte pas, je souris béatement, telle une idiote et je remercie, les joues rouges tomate.

Ce qui me dérange le plus, c’est quand on me dit « hey t’es charmante t’as un 06 » et après, un, deux, trois, et une rafale de refus, on devient agressif, méchant, qui finit souvent par un « toute façon t’es trop moche sale p*** » (et je vous épargne le reste, tant de propos glamour et romantiques sur mon blog pourraient faire du mal aux âmes sensibles)

Ca m’est arrivé assez souvent, d’avoir à vivre ça, aussi loin que je me souvienne d’ailleurs. Déjà au lycée, ou lors de mes premières sorties boîte de nuit. Et faire face à ce genre de comportement n’est pas toujours évident, surtout moi, de mon petit mètre 64 avec mes touts petits bras allumettes, et j’ai tendance à penser que ma grande gueule légendaire de fifille rebelle ne suffit pas face à un mètre 80 et des gros bras plus ou moins musclés. Et je n’ai pas d’explication à ça, je ne sais pas pourquoi, ni comment, ça peut m’arriver si souvent, et pourtant, je croyais que ma froideur légendaire et mon côté rigide à premier abord, empêcheraient les gens de m’approcher et seraient plutôt en mode « regarde là celle la, elle a l’air jolie mais elle a l’air tellement méchante, on a pas envie de l’approcher » (oui, je mords attention). 

Il y a des personnes a qui cela n’arrive jamais pourtant, mais j’habite dans une assez grande ville, et ça doit favoriser ce genre de situation. Peut être.

C’est gênant. Triste. Enervant. Rageant. Révoltant. Tout un tas de sentiments à la fois en fait. Le genre de sentiments qui te prennent aux tripes et qui te donnent envie d’être un mec, et d’abandonner ta vie de fille. Enfin, sauf si c’est pour devenir un mec con qui croit que les filles sont des poupées plastiques qu’on peut reluquer la langue tirée comme un gros porc. NON MERCI TU REPASSERAS.

Mais, hormis les techniques de drague vaseuses, sur lesquelles je peux faire abstraction (bien qu’elles me touchent terriblement), ce n’est pas la seule expérience gênante ou triste que j’ai eu à vivre. Dans le domaine professionnel bien plus encore, j’ai toujours eu à subir des remarques, bien loin de ma vision des choses. Parce que j’étais une femme, avec des responsabilités, qui donnaient des ordres à des gens, plus âgés qu’elle, et beaucoup plus d’hommes que de femmes finalement, on me regardait (parfois) comme si j’étais … culottée, et bien plus encore, comme si ce n’était pas ma place. J’ai entendu « qui êtes vous, vous, de votre petit mètre 64, à me dire ce que j’ai à faire, faites moi mon café, avec une sucrette, et moi je vous regarderais bosser, car moi, homme de 1m90 je suis fatigué, et je suis responsable, mais si vous vous aimez vous salir les mains, ce n’est pas mon cas, c’est le boulot des femmes » OKKKK, WTF, quand est ce que je te fous un pain dans ta gueule et que tu te la fermes? « Non Vivi, ta petite voix inside te dit que la violence c’est pas bien »

J’ai beaucoup d’ami(e)s autour de moi, qui ne comprennent pas toujours pourquoi je me dis féministe, régulièrement, pourquoi j’en parle. Que ce n’est qu’un effet de mode parce qu’aujourd’hui on en parle plus que d’habitude et c’est tout. Parce que de toute façon Virginie « c’est comme ça, ça ne changera pas, et puis qu’est ce qu’on risque? Ils gagnent plus que nous? Et alors? Ils nous sifflent et nous traitent de salopes? Personnellement ça m’arrive pas tant que ça, faut faire abstraction  et pas calculer et puis c’est tout hein » alors que moi, je trouve ça tellement IMPORTANT d’en parler, de se défendre, de les remballer pour qu’un jour J’ESPERE ils finissent par COMPRENDRE. Comme c’est important de parler à son père si l’on est malade, de parler à sa mère d’un chagrin d’amour, important d’en parler pour aller mieux. Et, si à chaque fois qu’on avait envie de se battre pour quelque chose qui nous touche, on se disait « de toute façon ça ne sert à rien » on arriverait à pas grand chose. Je crois. C’est là toute ma force.

Ma vision 

 «Pourquoi ce terme est-il si mal vu aujourd’hui? Je trouve qu’il est normal que je sois payée autant que les hommes. Je trouve qu’il est normal que je prenne les décisions qui concernent mon propre corps. Je trouve qu’il est normal que des femmes soient engagées en mon nom pour défendre des politiques et prendre des décisions qui affectent ma vie. Je trouve qu’il est normal que l’on me démontre socialement le même respect qu’aux hommes.» Emma Watson, discours de l’ONU, septembre 2014.

Je n’aurais finalement rien à rajouter à tout ça, à ce discours poignant, dans lequel j’ai ressenti à la fois de l’ambition, de l’envie d’y croire, mais de la détresse, d’avoir à vivre ces différences. Mais je vais le faire, pour tenter d’être complète, et qu’une fois que vous l’ayez lu, même les non féministes se disent « même si je ne suis pas comme elle, je peux la comprendre, oui je comprends pourquoi »

→ J’aimerais avoir le droit de m’habiller en robe « courte » sans qu’on me traite de ******

→ J’aimerais qu’on me considère, qu’on me considère dans mon travail autant qu’on puisse considérer un homme, et qu’en contrepartie, si j’ai le même poste, je puisse obtenir le même salaire

→ J’aimerais ne pas avoir à faire face à des scènes gênantes, de filles qu’on insulte, qu’on regarde, qu’on dévisage, comme ce bout de viande appétissant dans la vitrine du boucher.

→ J’aimerais qu’on entende au moins une fois aux informations, que les violences (toutes confondues, conjuguales, viols…) faites aux femmes n’existent plus, et que la cohabitation homme-femme se passe de manière normale, que celles et ceux qui veulent être ensemble le soient, et que celles et ceux qui ne s’aiment pas, ne se calculent pas, et s’ignorent. Car l’ignorance est tellement la réaction la plus intelligente à avoir, plutôt que de détruire.

→ J’aimerais qu’on nous laisse le droit de décider, si OUI ou NON, nous voulons garder cet enfant, cette décision douloureuse qui pourtant, est l’un de nos droits les plus chers depuis 1975.

→ J’aimerais qu’on arrête de me dire que je n’ai pas d’humour, sous prétexte que je dis ce que je pense, quand je dis que la journée de la femme ce n’est pas offrir un bouquet de roses à sa copine et la laisser tranquille toute la journée parce que c’est SA journée (bien que vous pouvez quand même le faire, of course, ahah), mais plutôt, la journée des droits de la femme, du combat pour la préservation de ces droits, partout dans le monde. Et non, il n’y a pas de journée de l’homme, mais si vous voulez vous battre avec NOUS, pour la préservation de nos droits, vous êtes les bienvenus. Le féminisme touche tout le monde. Les hommes DOIVENT prendre part. Autant que nous, si ce n’est plus.

→ J’aimerais, aussi, qu’on arrête de croire que c’est flatteur de nous siffler, flatteur de nous frôler dans un bus, une rame de métro, flatteur de nous matter comme un bout de viande, flatteur de nous harceler, parce que, « tu devrais être contente ça veut dire que t’es bonne », parce que, moi, personnellement, je préfère être belle. Ou juste jolie. Ou juste mignonne. Ou même pas à ton goût mais que tu me respectes. Comme être humain.

→ Alors oui, les hommes et les femmes sont différents. Par leur sexe. Par leur psychologie. Et puis, en même temps, chaque être humain, homme ou femme confondus, sont différents par définition. C’est là toute la richesse de l’Homme et du monde dans lequel nous vivons. Nous sommes différents mais complémentaires. Alors, pourquoi nous n’aurions pas droits aux mêmes choses? Pourquoi un homme n’aurait il pas le droit de pleurer sans être jugé, ou une femme n’aurait pas le droit de faire du foot parce que c’est un sport « de mec »

♥ Coeur sur la conversation #HeforShe d’Emma Watson, le 8 mars 2015, pour la journée internationale DES DROITS des femmes ♥

Des femmes, mais pas que !

heforshe-mademoisellevi

→ La dernière fois mon mec m’a dit « t’es féministe d’accord, mais pourquoi ça s’appelle féministe et dans le même temps, ils veulent que nous les hommes on se sentent concernés, dans ce cas, faudrait que ça porte un nom plus commun qui regroupe les hommes ET les femmes t’es pas d’accord? » Bon, bah, je vous avouerais que j’ai pas su quoi répondre, mais puisque je ne me laisse JAMAIS démonter, j’ai su riposter, non mais ! C’est là qu’intervient le terme HeforShe, ni masculin, ni féminin. Les hommes sont nos complices, nos frères, nos maris, nos repères, nos doubles. Nous sommes complémentaires

→ Pour de nombreux garçons, être gentil, tolérant, ouvert et vulnérable recouvre une valeur négative et honteuse. Pourquoi? Des hommes, heureusement, se détachent du lot et comprennent l’importance de prendre part de cette cause :

« Je retiens de cette initiative que nous les hommes, devons nous engager pour la cause des femmes. Lutter pour leurs droits afin qu’elles se développent et contribuent au développement de la nation. On dit bien que derrière tout grand homme, il y a une grande dame. Ma mère est la femme qui m’inspire avant tout. Et dans chacune de mes actions, je m’inspire de ces conseils et de son expérience ».

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