C’est en publiant une story Instagram ou je montrais mon dernier achat modesque, le premier depuis des mois et des mois (ouais, rien que ça !) que j’ai eu un déclic de cet article en brouillon depuis des mois, et ou je me suis dis, allez il est temps, publie le.

Pour résumé, ce week-end là je vous montrais un achat éthique puisque je me suis offert le pull Ragdoll de la collection 1 de Coline & Delphine, les créatrices de Numéro 7 Paris !

Je lorgnais sur leurs pièces depuis des mois et des mois sans céder, mais je n’ai pas de pull basique qui soit portable autrement qu’au sport. Faisant 4 heures de danse minimum par semaine, il est vrai que j’ai beaucoup plus de sweats sportswear. Mais une version féminine dans le placard ne fait pas de mal. BREF #leracontagedevie

Je partageais tout simplement mon contentement face à la qualité extraordinaire des pièces de cette marque, et j’ai reçu quelques commentaires qui m’ont fais réagir et sur lesquels j’avais envie de revenir dans cet article. Qui est MON avis sur la question (je précise hein), que vous partagerez, ou peut être pas, mais qui est à mon sens, une réalité et une explication logique à la chose.

Le prix des choses, et en l’occurence, le prix des vêtements.

« C’est trop beau, moi aussi je rêve de me l’offrir, mais bon sang, c’est vraiment trop cher, je ne pourrais pas me l’offrir moi, dommage que ce ne soit pas pour tous les budgets c’est tout de même énervant quoi, pourquoi pas faire de la qualité à moindres coûts? »

Ce commentaire là m’a fait réagir en particulier. Voire même un peu bondir de mon canapé je l’avoue. Je l’ai reçu moi, personnellement, plusieurs fois dans ma vie ces derniers mois, mais je sais que beaucoup de marques, made in France, éthiques, dont celle de Coline et Delphine l’ont reçus des tas de fois. Lors de la sortie de la collection, j’avais vu et observé avec parfois un peu d’énervement les réactions face aux prix. Mais qui finalement, est une réaction que j’avais moi aussi, et qui est « normale », mais ça c’était avant, quand je m’en foutais un peu de savoir d’où venaient mes vêtements, comment ils étaient fabriqués, par qui etc ….

Je me suis donc tout d’abord posée la question du « pourquoi nous pensons tous majoritairement que c’est trop cher« ?

Et j’ai trouvé plusieurs réponses à cette question :

1. Nous trouvons que c’est trop cher puisque le salaire moyen français reste assez « faible » ou du moins MOYEN. Et que, oui, un pull à 95 euros quand on gagne un SMIC (aka 1200 et quelques euros nets par mois à peine) c’est compliqué (ou alors on mange des pâtes pendant 1 mois durant? Est ce vraiment la solution?)

2. Nous sommes habitués à nous tourner vers la facilité : les marques de fast fashion proposent beaucoup de produits, renouvelés très régulièrement, et ce, à moindres coûts pour une qualité tout de même raisonnable et peu médiocre par rapport au prix de vente (bon, ça casse pas 3 pattes à un canard non plus, soyons clairs, mais ca reste RAISONNABLE). Et puis évidemment, des produits adaptés à notre budget (voir petit 1 et le salaire moyen français!)

3. Les petites marques renouvellent moins régulièrement leurs collections. Forcément, elles ont pas 100 salariés pour leur permettre ça déjà, et surtout, leur stratégie ne vise absolument pas à produire en masse AKA le mass market. Mais, le soucis c’est que les médias nous poussent à renouveler notre garde robe, nous pousse à toujours acheter plus, à suivre ces « nouvelles modes », alors, go chez les marques de fast fashion hein ;) l’éternel cercle vicieux!

4. Psychologiquement, et de manière assez inconsciente (et je parle en connaissance de cause) on a plus de mal à se dire qu’on a acheté un bel article respectueux de l’Homme et de la planète #éthique à 95 euros, que plusieurs articles merdiques et non respectueux ni de l’Homme ni de la planète #massmarket à 95 euros LE TOUT ! …

A qui la faute ? La société !

« Nous avons inventé une montagne de besoins superficiels ; nous vivons en achetant et en jetant. Mais ce que l’on dépense vraiment, c’est notre temps de vie. Parce que lorsque j’achète quelque chose ou que toi tu achètes quelque chose, tu ne l’achètes pas avec de l’argent, tu l’achètes avec le temps de vie que tu as dépensé pour gagner cet argent. A cette différence que la seule chose qui ne peut pas être achetée, c’est la vie. La vie ne fait que s’écouler et quel malheur de l’employer à perdre notre liberté. Car quand est-ce que je suis libre ? Je suis libre quand j’ai du temps pour faire ce qui me plaît et je ne suis pas libre quand je dois dépenser de mon temps pour acquérir des choses matérielles censées me permettre de vivre. De fait, lutter pour la liberté c’est lutter pour disposer de temps libre. »

José Mujica

En travaillant cet article je suis tombée sur cette citation. Que dire hormis que je n’aurais pas pu trouver meilleure citation pour exprimer ce que je ressens face à la mode, les compulsions, le poids de la société, le surplus de consommation, le mass market et la fast fashion et ce que ça implique pour nous, mais aussi pour les autres (les petites mains qui fabriquent dans des conditions affolantes) et pour la planète (produire des vêtements = surconsommation de ressources que nous n’avons pas … entre autres!) Oui, avec la fast fashion, le consommateur a perdu LE VRAI SENS de la valeur d’un vêtement. Il croit qu’un vêtement, peu importe la marque, doit coûter 40 euros, et encore, 40 euros ça fait déjà cher pour de la fast fashion pour certains ;)

Et en plus, 80 milliards de vêtements sont aujourd’hui achetés chaque année dans le monde, soit quatre fois plus qu’il y a vingt ans ! Autant vous dire que la fast fashion a un véritable impact !!! ..

80 MILLIARDS

80 MILLIARDS

……..

Comment ça se passe dans la fast fashion?

 « Le prix affiché sur l’étiquette d’un produit ne représente pas totalement ce qu’il coûte »

On produit donc aujourd’hui plus de 80 milliards de nouveaux vêtements par an. Oui, je sais, c’est ENORME.

Et qui dit produire plus dit : intensifier l’agriculture pour produire toujours plus de coton. Et puis, malheureusement, pour augmenter le rendement, on produit du coton OGM, car cela a permis d’intensifier les processus de production, et le renouvellement de vos garde robes s’en est retrouvé lui aussi plus rapidement intensifié.

#MERCIMONSANTO !

Pour comprendre le prix  d’un tee shirt, voici une image très claire :

17 EUROS DE MARGE LES MECS 17 EUROS DE MARGE : ON EN PARLE OU PAS?????????

Dans la poche du fondateur de Zara ou H&M, directement. Allez hop c’est cadeau. Eux s’enrichissent, grâce à nous, pauvres gens (cons?) qui achetons sans compter et sans regarder vraiment ce qu’on met dans notre panier. Hé ouais.

Peut être que ça ne vous choque pas, mais malheureusement, moi oui, et surtout, regardez le montant du salaire des fabricants par tee shirt, pour comprendre encore une fois, les dessous de ce tee shirt.

Pour aller plus loin, les illustrations de Loom « Ce t-shirt a une histoire de ouf » est GENIALISSIME pour comprendre !

Comment ça se passe dans la mode éthique?

Lorsqu’il s’agit de la mode éthique, je parle donc des marques qui produisent des vêtements dans de bonnes conditions, avec des matières éco responsables, et qui sont donc respectueuses de l’Homme et de la planète, le prix juste est défini comme expliqué juste avant : c’est un prix qui garantit des conditions de travail et de rémunération digne pour les producteurs et travailleurs à chaque étape de la chaine de production et de commercialisation, ainsi que des processus de fabrication plus respectueux de l’environnement.

Ainsi, il est RARE pour une marque dite ETHIQUE de pouvoir proposer des tee shirt à 5 euros comme chez nos amies ennemies multinationales.

Que comprend ce prix?

  • les coûts de production (matières premières – tissus, fils, et autres produits nécessaires à la production, salaires des personnes ayant travaillé à chaque stade de la fabrication, coût d’amortissement des machines servant à la fabrication, coûts de transports etc)
  • la marge, suffisante et raisonnable  pour que l’entreprise soit rentable et qu’elle réinvestisse (coût de la vente, conception d’un shop sur internet, coûts de communication/marketing etc).

Pour les marques de mode éthique justement, tous les coûts de production sont logiquement plus élevés : matières premières de plus haute qualité généralement, voire même certifiées par des labels (coton bio etc), salaires plus hauts.

D’où le prix final plus élevé !

Et ATTENTION je vous le donne en mille, LA MARGE DES MARQUES ETHIQUES OU DES PETITS CREATEURS n’est pas si énorme que vous le pensez ! ;)

Evidemment, les petites marques ne vivent pas d’amour et d’eau fraîche, ce sont les consommateurs, par leurs achats, qui leur permettent de vivre, mais je vous assure qu’elles galèrent bien plus que tous ces grands groupes.

Leur budget pub étant limité pour la plupart, elles mettent plus de temps à se faire connaître, et j’en passe !

La psychologie du consommateur : réel élément à prendre en compte ! 

Je parle en connaissance de cause. Autrefois, lorsque je m’achetais un vêtement, je faisais TRES attention au prix.

Je n’ai presque jamais eu le réflexe de me dire, si c’est cher, c’est pour une raison, allez, soyons fous, prends le et oublie Pimkie.

Non, j’ai toujours choisi la facilité de me dire qu’un pull à 20 balles c’était déjà beaucoup, pour ce que j’allais en faire (puisque à l’époque, je consommais plus vite que je ne vendais d’abonnements au Républicain Lorrain pendant mon stage ahah) (#racontagedevietoutlemondesenfoutVi)

La faute à quoi? Pour le consommateur, et donc pour moi à l’époque, dans ma tête il se passait ça :

le prix des choses

Source : Bonne Gueule

 

  • Quand le pull était à 20 euros, je savais pertinemment que la qualité laisserait sûrement à désirer. Mais je l’achetais quand même parce que team petit porte monnaie et peu d’argent de poche. Et cette idée dans la tête que mon pull à 20 euros que j’ai porté 2 fois n’était plus à la mode ne partait pas de mon esprit, donc j’achetais.
  • Quand ça atteignait les 50 euros, il m’arrivait de le faire car c’était le prix MAXIMUM que j’envisageais de mettre pour ce vêtement là…. mais bon, je vous avoue que quand je le voyais s’éfilocher après un passage à la machine ….
  • Et puis après hein, évidemment, c’était trop cher pour moi et on abandonnait, je me posais même pas la question de savoir que s’il était cher c’était peut être pour une bonne raison (meilleure éthique, pays de production, meilleure qualité des matières premières etc etc) …

On parle plus communément de prix psychologique, et ça se passe chez tout le monde (ne dites pas le contraire, c’est un comportement inconscient ;))

Attention : plus cher n’est pas forcément ETHIQUE (et meilleure qualité!)

Autour de moi, je vois beaucoup de gens pensaient que acheter vers des grosses enseignes (hors H&M, Zara) du style Sandro, The Kooples, Maje, Claudie Pierlot est signe de MEILLEURE QUALITE.

Je l’entends même TRES regulièrement !

Je prends l’exemple d’une de mes tantes, qui ne jure que par ces marques, et qui a l’impression de faire un excellent investissement, sans pour autant rentrer dans cette logique de mass market.

Et bien tata … FAUX FAUX FAUX ! (je vous avoue qu’elle est un peu tombée des nues quand je lui ai raconté ça)

Ce sont effectivement des marques qui empruntent les voies des marques de luxe, et qui cachent « la misère » pour faire court …

Et pour la plupart des articles made in China (oui, nous avons été vérifier les étiquettes des fringues de ma tante….) avec une qualité médiocre.

Alors tata, ce pull à 185 euros qui bouloche, est ce qu’on est contente?

Mais ça marche, d’ailleurs, moi même je me suis offert il y a bien 5/6 ans 2/3 pièces Sandro, un jean The Kooples, et je regrette comme jamais. Au delà de la NON ETHIQUE, les trucs ont finis dans un état lamentable…. oui, lamentables….

Pourquoi ça fonctionne du coup?

Parce que ces marques pratiquent la politique du « Premium Pricing« . En gros, la stratégie dite de surprix est fondée sur une idée fondamentale du luxe qui est que, dans cette industrie les biens sont consommés avant tout afin de produire un effet de distinction sociale; et plus précisement, te sentir dans du Vuitton ou du Hermes et avoir une certaine crédibilité si tu vas dans un palace de la croisette. Hé ouais les mecs !

Assumer ce qui se cache derrière la fast fashion 

Vous n’avez pas pu passer à côté du drame de RanaPlaza, qui s’est produit en 2013 au Bangladesh.

Des salariés avaient déjà signalé à plusieurs reprises ce sentiment d’insécurité par des petits signaux … fissures dans les murs, entre autres…

Sauf que…..il arriva ce qui arriva ….

Une catastrophe puisque cet effondrement d’immeuble a provoqué des milliers de morts et de blessés.

Pourquoi avoir continué à produire?

Et bien, la pression des grands groupes a toujours produire plus les amis!

Alors, que se cache-t-il derrière la fast fashion, s’il vous faut plus de preuves hein :

Cette vidéo, je l’ai regardé il y a des années. Et je la regarde souvent pour me faire une piqure de rappel sur les dessous de la fast fashion. Loin de moi l’idée de vous CULPABILISER ou d’insinuer que vous êtes des monstres si vous avez encore de la fast fashion dans vos placards, ou que vous continuez d’en acheter

LOIN DE LA !

L’idée est juste d’ouvrir les yeux, d’avoir conscience des choses, et de devenir un peu meilleur chaque jour.

Avoir conscience c’est déjà la base du processus de réflexion, alors même si vous n’allez pas changer du tout au tout tout de suite, ça ne sera pas rentré dans l’oreille d’un sourd ;)

Je vous conseille pour aller encore plus loin, l’un des meilleurs documentaires que j’ai vu à ce sujet, qui explique TRES bien les choses, coeur sensible s’abstenir ! Je vous en avais parlé dans mes cultures favs, et c’est pour moi essentiel de le regarder !

THE – TRUE – COST 

Apprendre à apprécier ce que l’on a

Je me suis rendue beaucoup compte en faisant le tri dans mes vêtements que (bien tristement) je n’ai parfois JAMAIS porté certains vêtements. Qui comportaient ENCORE une étiquette

Franchement, c’est hallucinant de connerie de ma part d’avoir pu acheter des trucs sans jamais les porter

Et c’est le cas pour tous, parfois on ne s’en rend même pas compte. On commande en mode « coucou j’en ai pas besoin mais qu’est ce que c’est beau oh la la la en plus je l’ai que 2 fois dans mon placard alors ça va hein »

Et du coup, vu que tu as un truc similaire dans ce putain de dressing, bah le truc tout nouveau tout beau tu l’as jamais porté !

BOUHHH LA HONTE !

En plus, elle a du restée 3 ans dans ce placard cette pièce, et je l’ai donné à ma soeur. Oui, voilà. L’achat utile. Plus pour ma soeur que pour moi du coup hein. Bon, ça va pas de jugement.

Du coup, voilà, quand je m’achète quelque chose, je suis désormais presque PRETE à dormir avec, d’en profiter AU MAXIMUM et de le rentabiliser.

Et si je ne peux pas consommer éthique? 

Votre budget ne vous permettra peut être pas de consommer éthique. Oui, c’est possible. Et je le comprends.

Mais, si vous ne pouvez pas consommer éthique, consommer AUTREMENT en choisissant des ALTERNATIVES peu coûteuses mais raisonnables et raisonnées. 

♥ Acheter dans des friperies – seconde main – site de vente en ligne tels que Vinted
♥ Faites du troc via le site MyTroc.Fr, qui vous permet d’échanger des vêtements (mais pas que!)
♥ Vérifier dans vos cartons de déménagement encore pas déballés depuis un an ou dans vos sacs de tri, peut être que le teeshirt que vous avez mis de côté il y a 3 mois vous plaira à nouveau aujourd’hui
♥ Aller chez Emmaus, un jean Levi’s dont vous rêviez tant à 6 euros, oui oui j’vous jure!

Conclusion 

Il est évident que le prix, est un sujet qui est sensible.

Tout le monde n’a évidemment pas le même porte monnaie, le même salaire, les mêmes obligations qui t’empêchent de penser éthique. C’est clair.

Loin de moi l’idée de JUGER les gens qui ont encore de la fast fashion, qui continue de s’y rendre, moi même j’ai encore des pièces de fast fashion, et même si j’ai personnellement du mal avec cette idée, je reste consciente que j’ai évolué et que j’emprunte le bon chemin, à mon rythme, et que je n’ai pas à m’auto flageller, au contraire.

L’idée est d’apprendre à consommer autrement.

As tu VRAIMENT besoin de ce tee shirt à 5 euros produit dans de mauvaises conditions? Ne pourrais tu pas regarder dans le fin fond de tes placards, demander à ta soeur, ou dans des friperies?

Il y a toujours une solution pour contrer la fast fashion et le mass market. TOUJOURS.

Le but n’étant pas de vous pointer du doigt si vous n’achetez pas éthique, mais de vous aider à comprendre les impacts qui sont, OUI, environnementaux, mais aussi HUMAINS. Et c’est bien là le plus affreux…

Nos vêtements ont une histoire, ce processus de fabrication avant de venir jusqu’à nous a un impact.

On peut tous faire quelque chose,à notre niveau, avec nos moyens, il suffit juste d’aller chercher plus loin, même si ça risque de bouleverser un peu vos habitudes!

Sur ce, bisous bisous ! ♥

 

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