Et bienvenue dans une nouvelle session des #LPH les amis ! Merci pour vos retours par message privé, mail sur la première session de cette nouvelle catégorie, catégorie qui me tient particulièrement à coeur d’ailleurs.

Pour celles et ceux qui n’auraient pas suivi, vous pouvez relire la première version, ou je vous explique le pourquoi du comment de cette catégorie, et vous êtes d’ailleurs invités à participer, si vous le souhaitez !

Aujourd’hui, ce sera un thème bien différent, mais tout aussi génial à aborder, avec une fille que j’adore, elle aussi, ma Nathalie ! ♥

Au handball, au sport de haut niveau, aux regrets mais aux enseignements que j’en ai reçu ..
« J’ai arrêté le haut niveau. Et autant être honnête, ce n’était pas un choix, j’y ai été contrainte et je ne l’ai jamais digéré. Je l’ai vécu comme une grande blessure intérieure, une grande frustration, une douleur sans nom de laquelle j’ai mis du temps à me relever.
T’imagines, un jour, tu te découvres une passion, on te dit que tu peux aller loin alors tu te lances, parce que ça te semblait impossible et que finalement, tu as envie d’y croire, tu donnes ton coeur, ton corps (et ton énergie), et même toute ton âme, et tu y parviens. C’est dingue de se dire que l’on peut parvenir un jour à devenir QUELQU’UN, un grand nom du handball, ou de tout autre sport ou passion d’ailleurs. Ca sonne presque comme irréel dans ta tête.
FAIS LE, VAS Y NATHALIE, FONCE.
Alors dans ta tête, c’est plusieurs sensations, mais à priori, c’est un peu la fête, la boule au ventre quand même, mais la fête. Confettis, paillettes, champagne.
J’ai commencé le handball à 7 ans, sous l’influence de ma professeur de sport avec qui j’avais un lien tout particulier.
Je la vénérais et c’était la star locale de handball alors qu’elle s’intéresse à moi et prenne soin de moi, m’a toujours donné confiance.
Puis on grandit, on évolue, la passion est toujours là et devient une ambition. Intégrer un sport-études n’a pas été facile pour moi, j’ai lutté, j’ai persévéré et j’étais sans cesse comparée à ma sœur qui avec un an de moins, était déjà en pôle espoir et vivait ses premières expériences internationales avec l’équipe de France.
Waouh, l’équipe de France. Ca laisse rêveur un peu non?
Et faut dire ce qui est, le handball, ça rime avec classe non? J’ai toujours aimé les sports collectifs, je sentais que j’en ferais quelque chose d’intéressant et surtout ça me permettait de passer encore plus de temps avec mes amis et ma sœur. C’était surtout un merveilleux moment de partage et de complicité avec les gens que j’aimais. On se construit une famille et j’ai toujours aimé les valeurs saines véhiculées par le handball.
Mais je me bats. C’est ça, JE ME BATS. Se battre contre la concurrence, contre toujours meilleur que soi. Lorsque j’intègre ce centre de formation de prestige, j’ai l’impression de découvrir enfin qui je suis. Mes seuls objectifs ? Tout ce qu’on me demande ? Exceller dans mon sport et réussir mon BAC, le bonheur absolu.
Puis un jour, tout mon monde s’est écroulé, on ne m’a pas laissé le choix et j’ai arrêté. À cet instant, je ne pensais pas qu’il était possible d’avoir autant de souffrance en soi et de colère. De sentiment d’injustice.
LA BLESSURE QUI BOULEVERSE TA VIE ET LA CHANGERA A TOUT JAMAIS.
Foutue luxation de la clavicule, foutue épaule, foutus mois d’arrêt, foutue destin. Et puis, j’avais pas envie moi, j’étais pas prête.
Ni physiquement, ni psychologiquement (et je dirais, surtout psychologiquement). Jusque-là, tout mon emploi du temps était calé sur les entraînements, la musculation, les matchs, l’analyse vidéo sans compter les devoirs, les révisions, les cours. Je n’avais pas le temps pour autre chose. Et là, on te dit que c’est fini, ou presque, que ça va changer, que tu pourras plus faire tout ça avant un moment. Que maintenant, tu aurais le temps de sortir, de prendre du temps pour toi, de traîner au lit.
La convalescence a été douloureuse. La douleur qui te prend aux tripes. Et un jour, tu reprends. Là à nouveau, c’est la fête dans ta tête, même si c’est différent, parce que tu flippes, parce qu’une blessure tu sais pas ce qu’elle t’a reservé, et quand tu fais du haut niveau, le repos, le lit, c’est une option qu’on te laisse pas vraiment. Et, ce qui devait arriver arriva? J’étais différente, moins investie, moins confiante, moins efficace. Je n’étais plus à la hauteur. DU TOUT. Et, avec la concurrence, je me sentais comme foutue, dépassée par les autres, les évènements.
OUI, c’est sûr, tu vas sûrement me dire que c’est un sport d’équipe, et qu’au final, si j’étais « moins douée » qu’avant, on se battait en team, donc il y aurait toujours quelqu’un pour nous mener aux victoires.
 Mais, le sport, CE SPORT, cette histoire, la mienne, c’était aussi des enjeux individuels. Un combat avec moi même, une envie de rendre fiers ceux qui m’avaient donné cette chance. Et puis, puisqu’un échec ne vient pas seul, apparemment, j’ai raté mon BAC. Alors que c’était la condition sinéquanone pour faire cette formation. La poisse, le destin?  J’ai été arrachée à ce qui faisait, qu’à ce moment précis, je me sentais moi.
Il m’a fallu des années pour faire mon deuil et pour penser à la pratique du handball sans avoir mal, pour regarder mes amis et ma sœur jouer à la télévision sans frustration. Bien sûr, j’ai des regrets, j’en aurais toujours, mais aujourd’hui, j’ai le recul nécessaire pour comprendre également, où est-ce que j’ai fait des erreurs. Si c’était à refaire, je le referais sans hésiter, différemment bien sûr, mais je signe tout de suite.
Le handball m’a presque tout appris : l’amour, l’amitié, la fraternité, le courage, la douleur, l’excitation, le goût de l’effort, l’ambition. J’ai rencontré des personnes formidables qui ont changé ma vie. La pratique du handball a fait de moi une meilleure personne, plus sûre d’elle, qui sait parler d’elle et prouver, même si je n’ai pas du tout confiance en moi. J’ai appris aussi l’échec, la victoire, j’ai appris à soutenir alors que ça faisait deux matchs que j’étais sur le banc de touche, j’ai compris que je pouvais être au service des autres, de pleins de manières différentes, que j’avais de la valeur, que je pouvais être qui je veux. Ça a déterminé presque tous les choix que j’ai fait par la suite, professionnellement et personnellement. 
On se dit toujours après un échec, quel qu’il soit, que si nous avions su nous aurions fais les choses différemment, on se remet constamment en question, on ressasse, on pense au passé, et on avance pas : ON PERD DU TEMPS. Alors n’ayez aucun regret, assumez qui vous êtes et utilisez vos erreurs pour être le meilleur. Je n’aurais jamais réussi sans cette immense douleur. Je n’aurais pas pu réussir du premier coup le concours d’entrée pour devenir assistante sociale à tout juste 17 ans, je n’aurais réussi à mener 2 licences de front avec un diplôme d’état, je n’aurais pas autant apprécié cette émotion que m’a procuré le titre de championne d’Europe de ma sœur, je ne serais jamais venue vivre à Paris, je n’aurais jamais lancé mon blog.
Chaque instant compte, les rencontres également, soyez attentifs et bienveillants avec vous comme avec les autres, car vous ne savez pas ce que ça peut vous apportez. Ma plus grande leçon à travers ça ? La vie ne m’infligera jamais plus que ce que je ne peux supporter. Tout est surmontable et ces expériences, t’aideront à devenir chaque fois un peu plus, une meilleure version de toi-même »
Nathalie
Share: