QUOI? PARLER SEXUALITE? MAIS ELLE A PERDU LA TETE?

Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais il y a à peu près 4 mois de ça, je vous parlais de vulve dans un article, et particulièrement de la pub « polémique » de Nana qui a décidé (entre autres) de montrer du sang rouge, et des vulves représentées de différentes manière pour parler de ses serviettes hygiéniques.

Mon article avait été plus ou moins bien reçu après son partage.

Je dis plus ou moins parce qu’il a été reçu de différentes manières, les pour, MAIS AUSSI les contre, et c’était très intéressant d’échanger sur le sujet par ailleurs, mais ça m’a révélé qu’il existait encore trop de tabous…. et que c’était assez inquiétant à mon sens.

Les CONTRE m’ont prouvé que le chemin était encore hyper long.

Evidemment, les règles ne sont qu’une infime partie de tous les tabous autour du corps humain, nous pouvons évidemment  parler d’un tabou sur le sexe de manière très générale.

Et c’est aujourd’hui ce dont j’avais envie de vous parler (et avec une connaissance limitée, je ne suis ni sexologue ni psychologue ni une quelconque spécialiste ou professionnelle) mais juste un être humain de ce monde qui aimerait beaucoup que les mentalités évoluent, car elle est persuadée d’un truc : les tabous créent malêtre, manque de confiance en soi, incompréhension, et j’en passe. Et peuvent même parfois conduire à des situations dramatiques : beaucoup de jeunes ne s’assumant pas à cause des tabous de sociétés.

Sex Education? La solution? 

Vous connaissez probablement la série Sex Education, 2 saisons, et surtout 2 saisons de pur bonheur et d’intelligence, de fraîcheur aussi, tout en abordant un tas de thématiques liées au sexe et à la sexualité de manière générale d’une façon PLUS qu’intéressante.

Je me suis attachée à chacun des personnages qui jouent à une justesse folle, et c’est d’ailleurs cette série qui m’a inspiré cet article, et en plus de la série, le petit manuel de Charlotte Abramow qui est sorti à l’occasion de la sortie de la saison 2 de la série.

J’ai pu me procurer une version imprimée de manière TOTALEMENT GRATUITE (amour 8000) et je l’ai reçu dans ma boîte aux lettres, il complète juste parfaitement les 2 saisons de Sex Education.

Et je me sis dis : WAOUH, voilà ce qu’il faudrait. Que ce que l’on peut voir dans cette série se passe vraiment dans les écoles de ce monde. UNE VRAIE éducation sexuelle.

Parce que oui,  vous savez quoi…  il y a encore des gens qui sont choqués par la sexualité.

C’est là que je me suis dis :

  1. Bon j’vais écrire un article parce que ça me ronge depuis longtemps
  2. Cette série est d’utilité publique et j’vais en parler autour de moi. Quitte à ce que les gens continuent d’être choqués, ça finira bien par rentrer non?
Un constat, des constats…. (inquiétants)

Le sexe est tabou, et s’il l’est dans les discussions avec nos amis, nos proches, il l’est aussi (et assez étonnamment) au sein même du couple. Ce qui peut être un vrai problème finalement. Puisque la définition même du couple serait (en théorie puisque nous n’y sommes pas obligés) de communiquer sur un thème si fort, surtout, si, pour les 2 parties, le sexe permet la survie du couple. Ce qui fait que, malheureusement, parfois, le couple ne survive pas par manque de communication.

Alors pourquoi ne pas en parler ?

Oui, nous sommes en 2020, et malgré la révolution sexuelle des années 60, rien ne semble avoir changé, tout s’est même plutôt empiré de ce côté.

Il semblerait d’après une étude que pas loin de 11% des couples parlent 1 seule fois par an de sexualité entre eux, voire même JAMAIS.

Ca fait flipper, je sais. Et je pense qu’on a tous connu un(e) conjoint(e) avec qui en parler était très difficile. Là encore, les tabous qui t’empêchent de franchir le cap.

Mais finalement, si tu prends du recul, ça ne t’étonne pas. Les gens arrivent à être choqués par un muffin qui représente une vulve dans une pub pour protections hygiéniques (cf la pub Nana).

Pourquoi c’est compliqué ? Parce que c’est montrer sa vulnérabilité et  on a probablement peur que l’autre ne comprenne pas nos désirs.

Le tabou des règles

Je me souviens de mon premier jour de règles comme si c’était hier. Et pourtant c’était déjà il y a (attention, tiens toi bien mon pote) : 20 ANS (hahahahaha mon Dieu rien que de l’écrire je sais pas si je dois rire ou pleurer).

Je me souviens de ce moment parce que je l’ai pas hyper bien vécu (pour pas dire mal). C’était le jour de l’anniversaire ma petite soeur, j’ai couru aux toilettes, je me suis mise à paniquer, j’ai demandé à ma mère (en hurlant) de venir, elle m’a juste tendu une serviette et hop, c’était plié. Bon, les gars, autant vous le dire, j’étais perdue. Même si l’utilisation est pas hyper compliqué, le plus dur ça a été l’après. Mes sautes d’humeur une semaine avant, les douleurs aux seins, au dos, cette apparition (poussée) de boutons affreux sur la gueule, le SPM (syndrôme pré menstruel) sur lequel j’avais PAS DU TOUT été prévenue……

Ca bouleverse une vie les gars, ça la bouleverse même de fou. Et je pense que si j’avais été prévenue, préparée, informée, je l’aurais peut être un peu pris autrement, avec plus de recul, et de « positivité » ce qui n’a bien évidemment pas été le cas.

Bref, les règles c’est tabou on en viendra tous à bout.

« Les règles c’est sale » FAUX
« Les règles ça sent mauvais » FAUX
« Les règles les règles les règles je veux pas en parler ça concerne que les filles » FAUX (pourquoi ça concernerait pas les hommes?)
« Non mais on dit pas j’ai mes règles on dit je suis indisposée c’est mieux » FAUX
« Non mais on peut dire un petit mot plus mignon pour les appeler sinon, j’ai mes ragnagnas non? » FAUX, ENCORE FAUX.

Bref, on pourrait en dire des choses sur les règles.

Mais ça ne date pas d’aujourd’hui, on a commencé à colporter des informations complètement fausses autour des règles déjà au Moyen-Age. C’était presque vu comme une maladie.

Le combat n’était pas assez important, alors on a laissé un tabou s’installer autour des règles et c’est devenu totalement secondaire, de telle sorte que c’est devenu un sujet mis de côté, et dénigré… d’où l’image sale qu’on leur accorde (notamment dans certaines cultures, religions, dans certains pays du monde ou chez certaines personnes, et pas que masculines…. vous serez même surpris du nombre de femmes qui trouvent ça, elles aussi, tout en le vivant, sale!)

Alors, oui, ça évolue, on a même vu le taux de TVA passer de 20% à 5,5% grâce à un collectif de féministes qui ont combattu pour faire quelque chose en ce sens : MAIS CA NE SUFFIT PAS.

En parler, POUR ENFIN, permettre la gratuité et l’accès à toutes les jeunes femmes aux protections hygiéniques. Et par protections hygiéniques j’entends TOUTES les protections, car ne pas se limiter aux serviettes hygiéniques traditionnelles c’est encore une fois proposer une offre large qui permet, AUSSI, de se réapproprier son corps : les cups et les tampons en sont deux bons exemples.

Dans un monde idéal hein…

Mais pour ça…. LEVER LE TABOU! (Et continuer d’en parler, d’accord?)

Le tabou du plaisir féminin

« La masturbation concerne majoritairement les hommes » et blablabla.

Pourquoi tout ne devrait concerner que les hommes ? Pourquoi ce serait plus choquant qu’une femme se masturbe qu’un homme. Pourquoi cela serait plus « anormal » ou « incompris ».

Le plaisir féminin est tabou et choque encore. Et c’est un vrai combat, un combat féministe.

Pourquoi ? Parce que les droits fondamentaux des femmes comprennent AUSSI celui d’être maitresse de leur sexualité et donc, de faire ce dont elles ont envie, au même titre que les hommes.

Permettre aux femmes sans jugement d’accéder au plaisir féminin c’est permettre aux femmes de connaître leur corps, leurs envies, leurs goûts, leur orientation de manière plus générale. Etre donc capable de faire ses propres choix en tant que femme.

J’ai souvent entendu cette phrase dans toute ma (jeune et courte) vie et elle continue (malheureusement) en 2020 de persister : une femme qui couche facilement avec plusieurs mecs, c’est un p*** mais alors le mec, beau gosse.

NON c’est pas un cliché, c’est un truc que des gens pensent VRAIMENT, et que j’ai entendu de nombreuses fois autour de moi.

POURQUOI? Pourquoi ce serait plus aberrant pour une femme que pour un homme?

Et bien la réponse c’est que dans un cas comme dans l’autre : CE N’EST PAS CHOQUANT (BINGO!!!!)

La liberté de faire ce que l’on souhaite de son corps, en toute conscience, d’accepter avec qui on le souhaite mais aussi (et surtout) la liberté de refuser et de dire NON.

Le tabou du plaisir masculin

Ne vous méprenez pas, ce n’est pas parce qu’il est plus courant d’entendre parler de plaisir masculin, ou d’entendre que cela est plus « normal » que c’est une évidence pour tout le monde.

Pour un mec célibataire, on va pas vraiment se soucier de la problématique, surtout s’il est célibataire longtemps, on se dira que bon bah, faut bien qu’en attendant il puisse s’accorder un peu de plaisir. Ma foi.

Pour un mec en couple, horreur malheur, mais pourquoi donc devrait-il encore avoir recours au plaisir masculin?

Oui, cela choque. Mais pourquoi?

On s’imagine que si on a recours à une pratique solitaire, c’est que nous sommes malheureux, ou pas épanouis. OUI, ça peut être le cas, mais pas que. Enfin, encore une fois, je suis pas spécialiste, je vous parle de ce que j’entends et qui me dérange MOI, en tant qu’être humain ouvert, qui estime que c’est important de parler librement de pleins de sujets, comme celui-ci.

Alors non, je vous le donne en mille, même si ça peut vous sembler ANORMAL qu’un homme (ou une femme hein) y est recours en relation, cela n’est pas ANORMAL.

Le tabou de la sexualité

Assumer son hétérosexualité n’est pas un problème puisque, globalement, l’éducation de la majorité des gens est portée sur le fait que c’est une « norme sociale » d’aimer quelqu’un du sexe opposé

Les individus se soumettent donc à des règles officieuses en assumant pas la plupart du temps (puisque ce n’est pas le cas de tous) leur sexualité.

Peur de décevoir? Peur de perdre les gens qu’on aime? Peur d’être exclu? Peur du conflit?

Alors, même s’il n’y a pas de moment pour annoncer sa sexualité, qu’il n’y a pas de règles, il est évident que c’est anormal de devoir annoncer cela comme si on annoncait qu’on avait eu son bac.

Personnellement, je ne me suis jamais pointée devant mes parents en leur disant « papa, maman, j’aime les hommes »

Ils l’ont compris quand ils ont vu mes premiers petits copains.

Et ne serait-ce pas normal pour toutes les sexualités?

Bah ouais, si j’avais aimé les femmes, pourquoi aurais-je du leur annoncer? J’aurais ramené une femme, et puis ils l’auraient compris.

N’est ce pas cela qui devrait se passer?

Je n’ai pas la bonne réponse mais quoiqu’il en soit, il est certain que les tabous créent malheureusement, encore une fois, ce genre de situation difficile à vivre.

Bref, parler de sexe, de sexualité, de désir, librement, c’est engendrer moins de tabous, moins de limites, et plus de libertés, et moins de difficultés pour TOUS de parler de ce qu’ils aiment, ce qu’ils sont, en toute confiance et sans crainte de décevoir l’autre, car il n’y a PAS à être déçu.

 

Une meilleure éducation sexuelle : POUR TOUS !

sex education

Je ne sais pas vous, mais les cours d’éducation sexuelle que j’ai reçu au collège étaient comment dire : limités. A part nous dire : protégez vous (et oui, évidemment, c’est TRES important) je n’y ai rien appris. On m’a montré comment fonctionnait le préservatif masculin, comment il se mettait, quelques MST dont les plus connues, et c’était FINI.

Je pense clairement qu’on a connu nettement mieux pour pas être un pré ado / ado hyper flippé.

Et c’est ce que j’ai été, moi, personnellement.

Pleines de questions (qu’on ose pas poser à cet âge là, les tabous & la peur du jugement, encore et toujours) et surtout pleines de questions SANS REPONSE.

Je pense que le collège est une période de la vie où on parle beaucoup entre nous, et quoi de mieux que d’en parler AUSSI dans un cours dédié.

Une cellule où l’on apprendrait le corps humain, son fonctionnement lors de l’acte, comment faire pour que ça se passe bien, pourquoi se protéger et l’importance de la protection, les différentes protections qui existent (parce que bon, le préservatif pour mecs c’est bien, mais pas que), bref, le sujet est si vaste qu’il y a de quoi faire.

Et NON, il n’y a toujours rien de choquant d’enseigner ça au collège. Moi perso en 3ème j’avais toujours pas eu d’éducation sexuelle mais j’ai vu une scène d’accouchement en mode zoom sur le placenta et vague de sang en cours de SVT.

Qu’est ce qui est le plus choquant quand on sait pas trop comment ça fonctionne et qu’on a pas été renseignée par avance?

A votre avis?

Allez, je vous donne 10 secondes.

Si les cours d’éducation sexuelle auraient une dimension pédagogique sur l’apprentissage du corps, de la femme, de l’homme, et de son fonctionnement, notamment avant / pendant / après l’acte sexuel, on peut aussi envisager une cellule de questions ou les jeunes pourraient librement poser des questions qui les intéressent sur des morceaux de papier, de manière anonyme, pour être lues et répondues à un cours suivant.

Je crois que j’aurais aimé que cela se passe comme ça pour moi.

Parce que la plupart des gens autour de moi, hormis exception qui ont reçu les réponses de la part de leurs parents, n’ont jamais eu l’occasion d’avoir ces réponses, et ont du apprendre par eux mêmes (et globalement, c’est pas jojo)

Evidemment, recevoir des cours d’éducation sexuelle ne prépare jamais à ce que le sexe représente, mais il peut permettre aux jeunes de s’assumer, d’assumer si OUI OU NON ils ont envie de ça dans leur vie, à quel moment, savoir quand ils se sentent prêts, savoir leur sexualité, connaître leur corps et mieux l’appréhender sans en avoir honte, ce qui peut souvent arriver à cet âge.

Alors, on s’y met ?


Alors, à vos claviers, à vos avis, à nos échanges, et surtout : kiffez, aimez vous, faites l’amour si vous en avez envie, ne le faites pas quand vous n’en avez pas envie NON PLUS, apprenez à vous faire confiance, apprenez à prendre votre temps, apprenez à en parler IL N’Y A AUCUNE HONTE A AVOIR et surtout kiffez! Fort.

Du love. L’amour c’est la clé.

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