En faisant le tri dans mes placards et en vendant/donnant la majorité de mes vêtements, je me suis rendue compte que certaines pièces (encore) ne correspondaient pas à mon mode de vie #leveganisme, mode de vie que j’ai intégré depuis bientôt 3 ans.
J’ai pu comptabiliser quelques pièces de mon placard qui ne sont absolument pas vegane friendly et cela m’a permis de me poser certaines questions, avec moi même.
Je me suis dis que ce serait aussi intéressant de le partager avec vous.
Je vous rassure, la majorité de mon placard ne contient pas de composant animal.
J’ai un pull en cachemire, un en laine, quelques baskets avec des morceaux de cuir, un bracelet en daim, une paire de Minnetonka, une paire de converse en cuir de A à Z et un sac Jérôme Dreyfus en cuir également. Et un foulard en soie.
Ca se compte sur les doigts de 2 mains, ce qui est plutôt rassurant. Mais dans un sens, j’ai envie de dire « Et alors? » parce que ça reste de l’animal, et ça me pose problème tout de même, à moi, petit être humain imparfait mais tout de même en plein questionnement.
Car OUI ça reste des vêtements qui ont été fabriqués à partir de matériaux issus des animaux, et ma conscience et moi on est tout de même dérangés (pas qu’un peu) par ça.
Avant d’être vegane, et avant même de m’intéresser de si près à l’écologie, je n’avais (malheureusement) (et tristement) aucune conscience de ce que pouvait subir un animal pour la production des vêtements. Je le savais pour l’alimentation, car j’ai toujours trouvé ça hypocrite de dire que nous n’étions pas au courant. Du moins que JE ne l’étais pas. Et vraiment pour les vêtements, je n’avais aucune idée. J’étais pas informée du tout et j’ai toujours trouvé le sujet de la mode futile, comme si nos vêtements n’avaient pas d’impact.
Ce qui au final est idiot, puisque je savais ce qu’est le cuir, et je me doutais bien que si ça provenait d’un animal, ça ne devait pas se faire dans des situations idylliques en mode « coucou je suis heureux de te donner ma peau » comme si nous, les êtres humains, on serait contents de donner la nôtre.
Quoiqu’il en soit, je n’avais véritablement pas conscience de l’impact sur l’animal, peut être que je m’aveuglais mais je n’y pensais véritablement pas une seule seconde.
Et en soi, si je n’y prêtais pas attention, c’est que je n’optais pas forcément moi même pour des matières nobles telles que la soie ou le cuir.
Par exemple, mon foulard en soie m’a été offert par une marque dans le cadre d’un partenariat, mes converses en cuir c’était un cadeau de Noël de ma maman à qui j’ai demandé des converse noir et qui a décidé de prendre la version cuir plutôt que tissu.
Je prenais, faute de moyens, toujours du synthétique, mais dans des situations telles que celles citées au dessus, j’ai accepté le bien sans me poser la question.
Je n’achète plus de cuir (ou toute autre matière animale) en neuf. Je le refuse. Car pour moi c’est contraire à mon mode de vie que j’ai parfaitement assimilé depuis quelques années maintenant, et qu’acheter un nouveau sac en cuir c’est pour moi cautionner cette industrie. Je veille donc aussi à ce que ce que l’on m’offre soit éthique, et ma définition de l’éthique est donc évidemment végane.
Mais la question se pose sur plusieurs aspects comme je l’ai indiqué au dessus :
- QUE FAISONS-NOUS DES VETEMENTS QUI DATENT DE L’EPOQUE OU NOUS N’ETIONS PAS VEGANE?
Je ne sais vraiment pas où me positionner, dans le sens où ces vêtements existent, la souffrance a eu lieu. Pour autant, l’idée de porter du « cadavre » me gêne beaucoup. Forcément tu me diras quand tu es touchée par la cause animale. Mais, pour autant, le vêtement est là, il a lieu d’exister, et tu l’apprécies pour ce qu’il est, tu aimes le porter, et tu ne vois aucune raison de le vendre alors qu’il te plaît.
Cela est-il forcément contraire à notre mode de vie de décider de les conserver?
Cela pousse à débattre je sais.
Mais s’en débarrasser, même en les donnant ou vendant, revient à consommer autre chose. Ce qui est finalement, là encore, contraire à un mode de vie vegane qui se veut respectueux de l’environnement (aussi) et donc qui vise à réduire sa consommation, d’être nettement plus minimaliste que par le passé.
Alors,
- SI NOUS ACHETONS DU SECONDE MAIN, POUVONS-NOUS NOUS PROCURER DU CUIR OU NOUS Y SOMMES CONTRAINTS?
Je pars du même principe. Le vêtement existe, il a été produit, alors pourquoi ne pourrions-nous pas nous le procurer? Surtout qu’il s’agit d’occasion, cela ne veut donc pas dire que nous cautionnons
Dans les deux cas, on pourrait fermer le débat en disant tout simplement :
- Soit tu supportes parfaitement sa présence et dans ce cas, autant le garder
- Soit la simple vue de ces vêtements réveille en toi une forte culpabilité et dans ce cas, mieux vaut s’en séparer soit en donnant le vêtement ou en le vendant.
“La peau animale tannée pour devenir du cuir provient d’animaux déjà élevés et tués pour la production de viande. Pourquoi la gaspiller si la carcasse animale est exploitée de toute manière?”
Vous le savez, je suis complètement dans une démarche zéro déchet. Je lutte activement contre ça au quotidien, je mène des actions, j’ai modifié ma consommation, et pour moi, jeter des vêtements qui me plaisent encore est inconcevable. De même que donner des vêtements à des gens qui vont peut être les jeter.
J’appelle ça du gaspillage, la lutte pour le gaspillage fait partie également de mes combats.
Alors, donner pour donner, jeter pour jeter? Non non et re non.
L’option a choisir ne dépend donc que du vegane qui s’interroge, lui seul peut se poser la question et accepter et / ou refuser.
Cela dit, je confirme évidemment que je n’achèterais plus de vêtements neufs faits à partir de matières animales, d’autant plus s’ils proviennent de marques faisant souffrir les animaux et n’ayant aucune conscience écologique ni éthique.
Je vais prendre le cas de mon sac Dreyfus. Total cuir. Que j’ai reçu de la part de mon amoureux et de mes amis pour mes 25 ans il y a plus de 4 ans maintenant. Qui est un sac qui, avant mon veganisme, me faisait rêver, et que je ne pensais jamais pouvoir m’offrir. Lorsque je l’ai reçu, on aurait presque dis une gamine face à une barbapapa (#monpêchémignondegamine) !
Je l’ai porté, pris en photo sur le blog, mes amies en étaient jalouses, car il faut le dire, son prix te rebute un peu à l’idée de t’en procurer un, soyons clairs. C’est à dire 495€ hein, tout de même.
C’est un sac que j’aime, visuellement, évidemment, mais au delà de ça c’est surtout l’un des plus beaux cadeaux que j’ai pu recevoir, et que sa valeur est inestimable. Il aurait pu coûter 20€ que ça aurait eu le même effet d’amour sur moi d’ailleurs hein.
Et déjà, je suis de celles qui pensent que vendre un cadeau c’est limite limite, surtout que les gens se sont investis, ont veillés à te faire plaisir, et même quand tu n’aimes plus le cadeau tu te sens obligée de le garder tant sa valeur est importante à tes yeux.
Alors, aujourd’hui, je vous affirme que je continue de porter mon Dreyfus, que je ne le vendrais pas, même si mon copain me dit souvent, vends le, ça te fera un peu d’argent pour t’acheter un sac vegane, qui ressemble à tes convictions.
Et je sais qu’il le pense vraiment, et je trouve ça génial. Mais au fond, je me dis : non, tous mes amis, ensemble, réunis, m’ont fais ce cadeau.
Alors c’est ma décision, je ne sais pas si vous avez tendance à penser pareil, mais je serais curieuse de découvrir vos avis.
Arrêtons donc de nous culpabiliser, déjà c’est la première chose.
Soyons honnêtes, autant pour quelqu’un qui avait une consommation un minimum raisonnable et qui n’a jamais eu 60 pièces en cuir et 50 en soie ou en laine, ça semble faisable de vendre, s’en débarrasser, donner, autant pour quelqu’un qui avait une consommation à outrance de ce type de produits, ça semble mission impossible.
OUI tout est possible, évidemment, mais ce sera plus compliqué.
Et je reste persuadé que le tout est de savoir que prise de conscience il y a eu. Et cette personne qui n’était pas encore vegane il y a 3 ans et qui consommait de l’animal en veux tu en voilà, a bien pris conscience depuis son veganisme que c’est mal.
Et cela n’a JAMAIS servi de la juger si elle continue de porter du cuir.
Alors oui, « vous devez incarner le changement que vous voulez voir dans ce monde », et le changement c’est déjà de prendre conscience, de changer, et d’être devenue vegane.
Et vous, êtes vous vegane? Qu’en pensez vous? Comment avez-vous fais de votre côté? Donnez moi votre avis (et même si vous n’êtes pas vegane d’ailleurs)
A vos claviers ♥
Je lisais ton article sans savoir que c’était toi (dans mon lecteur de flux combo moi la tête dans l’c**) et j’étais en train de prendre plaisir à comprendre comment un « vegan » fonctionne. Ne l’étant pas moi-même, bien qu’étant tu le sais très concernée par l’idée d’agir de manière juste, je suis souvent surprise de certaines limites de principes observées dans la sphère vegan. Merci à toi d’offrir un regard constructif, construit et qui sait se libérer des diktats du milieu.
Je ferai le pendant pour mon virage ancienne shoppeuse compulsive / mode responsable only désormais. Oui j’ai 90% de mon placard qui est de la fast fashion, mais ce serai un tel non sens de le changer juste pour ne porter que des marques de mode éthique. Alors oui je n’ai pas littéralement un cadavre sur les épaules (enfin sauf quand je porte du cuir etc) mais il n’empêche que ces vêtements ont été confectionnés dans de certainement très mauvaises conditions. Néanmoins, c’est fait, et ce qui importe aujourd’hui c’est de ne plus encourager cela, en choisissant avec attention ce qu’on achète.
Du coup j’ai une question pour toi : si tu sais qu’une marque utilise certes le cuir, mais un cuir provenant d’un petit élevage, qui mange des céréales sans ogm, que la bête est tuée dans le respect et que sa viande va être consommée de manière raisonnable (pas pour se bâfrer d’une côte de boeuf extra large mais pour que chaque famille du coin ait une ration de viande pour la semaine par exemple), que le tannage est fait de manière végétal et que la confection est locale – bref la manière dont avant l’industrialisation on utilisait de manière équilibrée la nature – est-ce que tu achèterais un modèle si le design te plait ?
Je sais que ce n’est pas simple comme sujet et qu’au fond le veganisme est une forme de résistance justement pour retourner à un mode de vie plus conscient et respectueux, mais j’ai encore du mal avec cet absolutisme du zéro viande ou matière animale si cela est fait de manière respectueuse. Ceci m’intéresse d’en discuter avec des personnes mesurées comme toi qui restent dans un dialogue sans diaboliser ni les uns ni les autres :)
Coucou Anne Laure
Ahah la tête dans l’c** c’est la base du mercredi
Moi c’est ma pire journée (avec le vendredi où là je ne réponds plus de rien j’crois)
Quoiqu’il en soit, merci pour ton commentaire, c’est toujours un plaisir de te lire !
– Je te confirme que c’est un non sens de se débarrasser de tout ton placard même si fast fashion, parce que ça impliquerait des achats pas forcément utiles. Oui c’est des fringues qui ont été produits dans des sales conditions humaines et qui ont eu un impact environnemental, mais « le mal est fait » alors, si tu les aimes, il faut les garder, y’a aucune raison
– Je vais te répondre très honnêtement, hormis sur Vinted où je m’étais procuré une paire de Veja d’occasion en cuir végétal, je ne m’achèterais plus de cuir neuf même si les conditions de production sont « meilleures »
Car très honnêtement, je pense que la souffrance animale est là.
C’est comme si tu prenais un exemple (certes excessif voire extrêmiste) de dire : moi, Julien, 37 ans, super bien nourri aux graines, on va me retirer ma peau, mais puisque j’aurais été respecté et bien traité, bah du coup j’aurais moins mal et c’est un peu mieux.
(Exemple pourri j’avais pas mieux sous la main, mais je sais que tu comprendras l’idée)
En fait, l’idée du veganisme est comme tu le dis, l’absolutisme de zéro animal que ce soit pour l’alimentation, l’habillement, la cosmétique, et ce même si c’est « moins pire » ça reste de la souffrance et de l’exploitation pour le petit bonheur / plaisir de l’être humain, qui peut s’en passer
Mais là encore, les veganes n’ont absolument pas à imposer leurs opinions, c’est ça qui ne fait pas du tout avancer le shmilblik comme on dit
Et puis c’est très propre à chacun aussi.
Moi c’est comme ça, et je connais des veganes à qui ça ne va pas poser problème de s’acheter des chaussures en cuir végétal ou en cuir plus respectueux.
Je ne pense pas que l’on puisse dire que penser comme eux est mal, c’est juste que moi je ne comprends pas que l’on puisse être vegane et consommer du cuir ou toute autre vêtement issu de l’animal
Mais après, c’est vraiment très personnel
Voilà j’espère avoir répondu à ta question <3
Coucou
Je ne suis pas végane mais attirée par la tendance et j’ai proscris depuis longtemps les fourrures mais pas encore le cuir (ceinture ou bracelets) mais j’y pense.
Je suis d’accord avec ton analyse et la réponse n’est pas si simple en ce qui concerne les vêtements que tu possède déjà ou encore la seconde main…
Bisous,
Carolina
J’aime pas trop le mot « tendance » à vrai dire
Je trouve que ça voudrait dire que le veganisme est une mode
Et ce n’est pas le cas
Ce sont de vraies convictions, des valeurs fortes!!
Quoiqu’il en soit, si ça peut raisonner chez des non veganes c’est tant mieux!
La réponse n’est pas simple mais bon, il convient tout de même de s’interroger !
Pour moi, l’anti-gaspillage est à égalité avec le véganisme.
Depuis ma prise de conscience, plus question d’acheter des vêtements ou accessoires à base d’animaux.
Mais, hors de question de jeter mes sacs, mes pulls ou mes chaussures juste parce que j’ai une prise de conscience !
Je trouve que c’est un manque de respect pour les personnes qui les ont faites (dans quelles conditions en plus???), et pour les animaux exploités pour les faire également !
Je vais les utiliser jusque la corde, puis les jeter, puis en racheter si le besoin y est mais en accord avec mes convictions.
Il faut parfois mettre de l’eau dans son vin et faire des compromis, c’est celui que j’ai choisi.
Et puis ça permet de remettre un peu d’humilité en nous et de nous souvenir qu’on a pas toujours su, et de pouvoir être plus bienveillant envers d’autres personnes qui ne savent pas encore, qui s’interrogent ou discutent avec nous !
J’aime beaucoup tricoter, et il est hors de question pour moi de jeter les 3 pulls que j’ai finis par réussir à faire, pour les mêmes raisons que citées plus haut, et aussi par fierté d’avoir pu les faire moi-même, je ne vais pas non plus jeter les quelques pelotes d’avance que je me suis achetée pour d’autres projets, toujours pour les mêmes raisons.
Par contre, après les avoir utilisées, je n’achèterai que des pelotes végétales.
Merci pour cet article, l’introspection est toujours la bienvenue quand elle permet de s’interroger et de se remettre en question pour un mieux
Coucou toi
Merci pour ton commentaire très intéressant
Tu as raison, je pense que c’est finalement « inutile » de jeter un vêtement / objet qui a été déjà fabriqué dans de mauvaises conditions, qui aura fais souffrir des animaux / des êtres humains … ça ne ressemble pas à nos valeurs donc autant aller au bout de l’objet !
Et dans tous les cas, je pense qu’il ne faut pas se culpabiliser, l’être humain fait de son mieux, et de notre côté je pense que nos interrogations suffisent pour dire que nous avons conscience et que nous faisons de notre mieux pour nous améliorer et pour correspondre à nos valeurs
Et garder ce pull en laine ne veut absolument pas dire que nous sommes contraire à nos convictions de veganes ;)
Merci à toi de ton passage ici !
Bel article, qui indique vraiment le pourquoi du comment et c’est vrai que beaucoup de gens se demandent si justement il faudrait jeté ce genre d’article ..
Merci Marjorie
Oui beaucoup se le demandent, je n’apporte pas la réponse parfaite mais c’est mon avis
Après tout, le fait de jeter et se débarrasser de ces vêtements ou objets n’est pas plus écologique que le fait d’avoir un jour acheter cela ?
Donc gardons les sans acheter du cuir pour autant désormais ;)